dimanche 28 février 2010

Kadhafi et Jihad / l'économie gouverne t'elle seule les relations internationales?

La Suisse a voté par une large majorité au mois de novembre dernier l’interdiction de construction de minarets sur son territoire.


Chacun peut se faire une opinion sur ce vote et trouver que ce n’est pas de bonne démocratie d’interdire la construction d’édifices destinés à une religion reconnue. Il n’empêche que tous les moyens ne sont pas bons pour chercher à changer cette décision.
En particulier l’appel au « Jihad » lancé par le Colonel Président Kadhafi contre la Suisse et approuvant contre elle l’utilisation du terrorisme est à condamner résolument.

Alors même que les services secrets du Colonel Président apparaissent bien être les acteurs directs de l’attentat contre un avion de la compagnie française UTA transportant 154 personnes et ayant bien évidemment provoqué la mort de ces derniers :

-Que penser de la venue du colonel Kadhafi reçu avec tous les honneurs en France par le Président Sarkozy ?
-Que penser aussi de la déclaration du député Lefebvre au sortir de la réception de Kadhafi à l’Assemblée « Il a dit qu’il avait tourné la page de la lutte armée pour se tourner vers le dialogue» ?
-Enfin, que penser de la présentation faite par les medias du Colonel Président qui ne semblait plus qu'être un président un peu original surtout soucieux de l’avenir et de la sécurité de son peuple.

Il faut s’interroger sur la complaisance des pays occidentaux envers une telle personnalité qui n’hésite pas à appeler au jihad et au terrorisme « le jihad contre la suisse, contre le sionisme, contre l’agression étrangère n’est pas du terrorisme » dans le contexte explosif actuel, alors même que son pays n’est engagé dans aucun conflit armé, ni menacé par qui que ce soit, et que tout au plus la famille du Président Kadhafi semble avoir eu des démêlés avec la justice suisse.

L’économie a ses contraintes. Mais l’économie ne rend pas compte de toutes les conduites humaines, il est possible de s’en apercevoir en regardant de près les origines et les parcours des terroristes connus qui sont rarement issus des couches les plus défavorisées d’une population donnée, mais très souvent de ses élites économiques ou intellectuelles.

Belkine

dimanche 14 février 2010

Pouvoir et irresponsablité


Ceux qui possèdent le pouvoir devraient être a priori responsables des incidents et accidents qui arrivent en raison des évènements qu'ils mettent en place.

Le lugeur géorgien Kumaritashvili a perdu la vie après avoir percuté un poteau métallique en sortant d’un virage à 140 Km/h.

En réaction Didier Gailhaguet, Président de la Fédération française des sports de glace, a d’abord déclaré que cet accident n’est en aucun cas dû à un problème de conception de la piste. Il s’agirait en fait d’une erreur de pilotage. Kumaritashvili aurait pris une mauvaise trajectoire. Il ajoute que les lugeurs pratiquent un sport à risques et qu’ils connaissent le risque. Il conclut fataliste : « que pouvons-nous y faire ? ».

Cela reviendrait-il à dire que, les règles de sécurités des sports à risques, dans leurs conceptions, ne doivent pas prendre en compte les erreurs possibles des participants ?

Les organisateurs ont quant à eux pris deux mesures :
-Surélever le mur du virage où a eu lieu l’accident
-Avancer le point de départ des lugeurs afin de diminuer leur vitesse
Ces deux modifications semblent justement être l’aveu d’un problème de conception d’ensemble de la piste.

Il est regrettable de constater que même des accidents mortels n’empêchent pas les organisateurs des grandes fêtes mediatico-sportives de rejeter a priori toute implication dans leurs survenances et d’en attribuer l’entière responsabilité aux acteurs sportifs.

Il faut que la fête mediatico-sportive, comme la CAN en Angola, continue sans que la responsabilité des organisateurs puisse être engagée.

Belkine

vendredi 12 février 2010

Juge d'instruction et indépendance de la justice.


Actuellement les juges d’instructions sont nommés par le Conseil supérieur de la magistrature alors que les procureurs sont nommés par décrets du pouvoir exécutif. Ce mode de nomination garantit l’indépendance de l’instruction de la justice.

Le projet propose de substituer le parquet au juge d’instruction. Le pouvoir d’enquête serait donné aux seuls procureurs. Procureurs qui resteraient sous l’autorité du Garde des Sceaux.

Le procureur héritera des missions de l’ancien juge d’instruction. Le nouveau juge de l’instruction contrôlerait seulement le bon déroulement de l’enquête. Les procureurs étant placés sous l’autorité du garde des sceaux, cette réforme reviendrait à offrir au pouvoir exécutif l’instruction de la justice.

Le juge d’instruction est certes faillible, il faut toutefois distinguer dans les erreurs qu’il a pu commettre, celles qui étaient plus imputables à un courant de pensée qui entraînait l’ensemble de la société, juges, hiérarchie judiciaire, administration sociale, médias, opinion publique, de celles plus imputables à la seule personnalité d’un juge d’instruction donné sujet à un aveuglement personnel ou à un désir de notoriété.

Je crois qu’il faut défendre, dans un pays comme le nôtre très centralisé, l’idée que l’instruction doit rester l’apanage de personnes indépendantes du pouvoir exécutif.

Belkine



lundi 1 février 2010

L’euthanasie : droit de mourir, droit de faire mourir.


Le suicide n’est plus considéré par notre droit positif comme un crime ou un délit. En revanche, une aide apportée au candidat au suicide, a fortiori si elle est apportée par une personne soignante l’est.


Le débat peut ainsi s’articuler en deux volets.


-Le droit pour ceux qui le souhaite de mettre fin à leurs jours qui n’est plus contesté que par les personnes religieuses qui avancent par exemple que la maladie, la souffrance est une épreuve qu’il faut supporter car elle permettra peut-être le retour sur soi et la rédemption.


-Le deuxième volet c’est l’assistance au suicidé, voir le fait de procéder soit même à l’euthanasie. Le débat est en général posé dans ces termes : a-t-on le droit de laisser souffrir quelqu’un alors que sa fin est proche et de ne pas abréger ses souffrances ?


À la question ainsi formulée, la majorité des personnes aura tendance à répondre qu’il devrait être permis d’abréger ses souffrances.


Un aspect de ce deuxième volet est toutefois le plus souvent passé sous silence : qui est ce « on » qui aura le droit d’abréger les souffrances? L’entourage du malade, le personnel soignant, les deux, une commission ou un juge ? Il me semble que les plus grandes inquiétudes peuvent naître et que des dérapages seront inévitables même si le législateur prévoit des « commissions » qui ne pourront d’ailleurs en général se prononcer que sur la base des témoignages des soignants et des parents.


Le cas échéant, un souhait exprimé par la personne souffrante dans un moment de désespoir pourra sembler autoriser l’euthanasie. La plupart de ceux qui ont eu a accompagné des personnes souffrantes en fin de vie ont eu à connaître ces moments de désespoir qui ne reflétaient pas forcément le souhait du malade dans la durée.


Le problème n’est donc pas seulement un problème d’éthique, de droit à la vie ou à la mort, c’est aussi un problème pratique, dont la solution n’est pas du tout évidente.


Les cas d’euthanasies mis en exergue aujourd’hui sont des cas exemplaires qui ont peu de chance de refléter l’ordinaire des situations d’euthanasie de demain si la législation était modifiée.


J’estime que si une législation offrant une possibilité d’euthanasie était adoptée il devrait être clair qu’elle devrait être une possibilité d’exception et que l’acte de donner la mort ou d’aider quelqu’un à se donner la mort devrait toujours être susceptible d’une enquête rigoureuse.


Belkine