dimanche 16 mai 2010

Ont-ils lu Belkine?

Belkine est heureux et, sans fausse modestie, un peu fier, de vous signaler qu’il avait indiqué sur son blog les fondamentaux socio-économiques très différent de la France et de l’Allemagne et d’une façon plus générale entre les pays du nord de l’Europe et les pays du sud, et que c’est là que résidait le point faible de l’euro qui pour le moment ne paraît pas pouvoir être dépassé.
Sans doute les « grands papes » de l’animation des débats médiatiques ont-ils lu Belkine parce que, depuis ce moment, il n’y a pas de jour où ils n’appellent à leur tribune quelqu'un qui soutient aussi cette thèse. Il existait donc des gens qui pensaient ainsi, mais ils n’avaient pas voix au micro, aux débats, à la télévision . Aujourd’hui ils peuvent avancer leurs arguments qui le plus souvent ne sont pas, tout bien considéré, anti-européen.



Belkine

samedi 8 mai 2010

Les raisons de l’interdiction de la burqa avancées par le futur projet de loi.

Il s ‘agit a priori d’une atteinte à la liberté, il convient de la justifier précisément. Le gouvernement aurait pu invoquer les questions de sécurité ou de mode de vie en France.
La justification par raison de sécurité ne semble pas avoir besoin de longues explications.

La France a par ailleurs déjà pris des décisions réduisant la liberté de ses citoyens quand la liberté entrait  en contradiction avec les principes et l’histoire de la France. C’est le cas avec l’interdiction de la polygamie. Le Conseil constitutionnel a décidé le 13 Août 1993 "qu’une vie familiale normale, telle qu’elle prévaut en France, exclut la polygamie".

Le gouvernement a a priori choisi d’invoquer la défense de la dignité de la femme. Pour quelles raisons ?

L’interdiction de la burqa semble devoir flatter une clientèle électorale plutôt hostile à l’ouverture des frontières et à l’immigration. La justification par la sauvegarde de la dignité de la femme intéresse toutes les catégories de populations, mais en particulier les associations dites « féministes » qui sont plutôt apparentées à la gauche politique.

En caricaturant peut être un peu, il s’agirait d’une mesure plutôt agréable à la "droite", justifiée par des arguments plutôt agréable à la "gauche".

La question est ainsi posée de savoir si l’interdiction est une mesure à simple portée électoraliste ou une mesure d’abord destinée à régler la vie des habitants de la France.


Belkine

vendredi 7 mai 2010

Nécessité de découpler la force de la monnaie et la force de l’économie réelle.

La très grande majorité des commentateurs européens considère comme un début de catastrophe le fait que l’euro se soit déprécié par rapport au dollar. Regardons-y de plus près.

L’euro qui valait 1$45 en début d’année ne vaut plus que 1$28 aujourd’hui. Un américain pourra avec 1$28 aujourd’hui acheter une marchandise européenne valant un euro, il ne le pouvait pas en début d’année. Un Européen ne pourra plus acheter comme il le faisait en début d’année une marchandise américaine valant 1$45. Le commerce extérieur de l’Europe ne peut que s’en trouver raffermit et, de ce point de vue, la perte de valeur de l’euro par rapport au dollar est tout à fait bénéfique.
Certaines considérations peuvent toutefois tempérer ce premier constat, par exemple la considération que les entreprises européennes sont plus faciles à acheter pour les fonds de pension américain. Cette considération ne paraît toutefois pas de nature à emporter la conviction tant il apparaît que l’euro est depuis longtemps surévaluer par rapport au dollar.

Les inquiétudes quant à la baisse de l’euro peuvent s’expliquer de trois façons :

-Une ignorance du mécanisme fondamental des échanges internationaux
-Voir la spéculation internationale attaquer l’euro, monnaie extrêmement forte, non pas seulement des pays comme l’Allemagne qui pour des raisons historiques ont une tradition socio-économique de monnaie forte. Mais aussi monnaie de pays qui comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne, voir la France sont des pays de monnaies faciles ou la chute du cours de la monnaie était souvent la solution donnée à des contradictions internes, sociales ou économiques. La chute de la monnaie n’étant plus possible quand leur monnaie est devenue l’euro, les contradictions doivent trouver les solutions ailleurs et par exemple, dans le cas de la Grèce, dans un déficit des finances publiques incontrôlé. La crainte est alors que la spéculation n’attaque une construction monétaire plaquée sur des types de fonctionnement sociaux et économiques extrêmement différents.
-Qu’une pratique continue de monnaie fondante et facile n’entraîne une dissolution des liens sociaux comme dans l’Allemagne de l’après 1ere guerre mondiale ou certains observateurs voient dans l’hyper-inflation un des éléments qui ont permis l’avènement du nazisme.

La réflexion sur l’euro doit prendre en considération ces éléments sous peine de voir se creuser le fossé entre une construction monétaire rigide et sans articulations et la réalité économique très contrastée des pays qui composent l’Europe monétaire d’aujourd’hui.
Plus précisément l’affaiblissement de la valeur de l’euro dans une situation de crise est de risque de spéculation, est un facteur qui permet de mieux résister à cette spéculation et à cette crise.


Belkine