La catastrophe de Fukushima inquiète à juste titre les Français avec leurs 58 centrales nucléaires. Belkine pense qu’il serait moins inquiet si EDF était resté une entreprise nationale, et non une société anonyme. Nationaliser des industries de biens de consommation aux appareils de productions très évolutifs sur courte période est une chose comme le PS l’avait programmé en 1981. Nationaliser des industries qui ont un caractère de service public marqué avec des appareils de productions assez stables et lourds est autre chose. L’une n’est pas le contraire de l’autre, les deux sont en général pernicieuses. Pourtant, aujourd’hui, l’Union Européenne est un facteur majeur de privatisation des services publics.
La privatisation ne s'est pas faite seulement pour des raisons internes à la France, mais au nom de la libre concurrence européenne. Il fallait mettre en concurrence tous les producteurs européens pour en théorie le plus grand bien être du consommateur européen, ce qui conduit inévitablement à économiser au maximum pour faire face à la concurrence ou pour augmenter les profits.
Tout cela entraîne à des dangers pour la sécurité qui ne sont pas seulement théoriques mais qui aboutissent à des vrais catastrophes. L’Angleterre l’a montré avec les accidents sur les lignes ferroviaires privatisées. Un autre exemple est le naufrage du « Herald of Free Enterprise » qui, pour aller plus vite et économiser des frais portuaires, a appareillé avec la porte de sa cale avant encore ouverte et a, au premier virage, chaviré dans une très faible profondeur d'eau, mais suffisante pour provoquer la mort de presque 200 personnes.
En France, les incidents se multiplient, liés à la mauvaise qualité des lignes ferroviaires et des caténaires. Ils sont bien connus des Français même si heureusement nous n’avons pas à déplorer de catastrophe véritable. Pourquoi le transporteur qu'est devenu la SNCF distrairait de l'argent pour améliorer le Réseau Ferré de France (RFF) au profit potentiel des autres transporteurs ferroviaires européens, alors qu'il est déjà en déficit chronique ? Faudra-t-il attendre une catastrophe ferroviaire française pour examiner la question ?
Les grèves des salariés du monopole ferroviaire et du monopole de la distribution électrique en France étaient certes très irritantes pour les consommateurs et les passagers ; la loi sur le service public minimum a montré qu'il y avait des parades à cette gêne. Faut-t-il dire pour paraphraser notre grand dramaturge: "La France n'est plus en France, elle est à Bruxelles avec la commission européenne" ?
Belkine