samedi 30 janvier 2010

Industrie française et Union Européenne.


La commission européenne a exigé des explications de l’état français sur les pressions qu’il aurait exercé pour éviter la délocalisation en Turquie d’une nouvelle partie de la production Renault.
La première remarque est que la délocalisation, même hors de l’UE, ne pose aucun problème à la commission européenne qui ne s’inquiète pas de savoir si la Turquie ne bénéficierait pas ainsi de tout le savoir faire accumulé par une entreprise, française et européenne, depuis des années.

La deuxième remarque est que la défense de l’industrie française est de plus en plus difficile. Elle est soumise à un dumping social permanent de la part des pays à bas salaires, dumping aggravé par des taux de changes durablement surévalués. Les protections, quant à elles, sont d’autant plus faibles qu’elles doivent faire l’objet d’un consensus interne a l’UE et d’une approbation par des instances internationales.

Belkine

mardi 19 janvier 2010

Port de signe religieux, sécurité et liberté.

J'aurais voulu tenter de clarifier un peu les conditions dans lesquelles pourrait intervenir une éventuelle interdiction ou restriction au port du voile dit intégral.
Il faudrait distinguer le port du voile ostentatoire, et à fortiori le port du voile intégral, dans un cercle privé, dans un lieu public et au sein du fonctionnement d’une institution.
La France a proscrit le port des signes religieux ostentatoires au sein du fonctionnement de nombreuses institutions (école, collège lycée, guichets administratifs, photographies pour les cartes d’identités), parfois à la suite de conflit douloureux. Le caractère laïc de la république est un acquis qu’il ne faudrait pas compromettre.
Personne ne s’offusque du port d’un signe religieux ostentatoire, mais non intégrale, dans un lieu de passage public ou dans un cercle privé.
Cela pose toutefois le problème de pouvoir s’assurer que le port de ce signe religieux est bien un acte libre, effectué sans contrainte de la part de la personne qui le porte.
Autre chose est le port d’un voile dit intégrale qui pose en outre le problème de la sécurité dans toutes les enceintes publiques, même si les personnes n’y sont que de passages.



Belkine

samedi 16 janvier 2010

Martinique, Guyane et projet national.

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Le projet gouvernemental de donner à chacune des deux assemblées martiniquaise et guyanaise la possibilité de déroger à l’application de la loi française sur leur territoire a échoué. Quelle attitude du gouvernement dans les questions nationales peut expliquer la genèse de ce projet. Le Gouvernement propose, dans le même temps un débat national sur l’identité nationale.
Sauf à tomber plus ou moins rapidement dans une certaine forme de racisme, il est permis de penser qu’il n’y a pas d’identité nationale mais que s’il y a une Nation, il y a un projet national. Celui que les nationaux d’un pays veulent vivre ensemble. La question est d’abord de savoir si les Guyanais, les Martiniquais et les Métropolitains veulent vivre un projet commun dans l’avenir, malgré l’éloignement géographique et les différences, ou s’ils ne le veulent pas.
La question est ensuite de demander au Gouvernement s’il souhaite vraiment que les Guyanais, les Martiniquais et les Métropolitains partagent ce projet commun.
Si oui, s’il y a un projet commun il faut bien sur regarder les spécificités d’applications de ce projet. Autre chose est de ruiner sa possibilité en mettant en avant les spécificités. Échapper de façon systématique, comme le proposait pour la Martinique et la Guyane le referendum, à la loi française peut être considéré comme allant bien au-delà d’une adaptation spécifique.


Belkine

Un prix Nobel pour de bonnes intentions?

Barrack Obama, président américain depuis le 20 Janvier 2009 a reçu après à peine neuf mois de présidence, le prix Nobel la paix le 9 octobre 2009.

Deux raisons, semble-t-il, ont motivées ce choix.
La première est les « efforts extraordinaires » qu’il aurait conduit « en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples” ”(Comité Nobel Norvégien).
La deuxième est la vision et les efforts consentis par Obama en vue d’un monde sans armes nucléaires.

Regardons de plus près ces deux raisons:

La première : la coopération entre les peuples.

Le soutien d’Obama à l’entrée de la Turquie dans l’UE n’est pas un message de coopération pacifique et amicale, il témoigne de la volonté de continuer la politique de ralliement des pays européens à l’ancien bloc atlantique. La Turquie est un partenaire de coopération militaire privilégié des Etats-Unis. C’est un pion fort des américains sur le continent européen et peut être bientôt un pion fort américain au sein de l’union européenne. Comme les E-U l’ont déjà fait avec la Pologne, la Bulgarie ou la République Tchèque. Le but de cette politique est avant tout d’isoler la Russie, seul pays capable de concurrencer l'hégémonie américaine à terme rapproché.
Un exemple de plus : Obama, comme ses prédécesseurs, soutient l’indépendance du Kosovo. Indépendance autoproclamée, en ne tenant aucun compte de la souveraineté territoriale de la Serbie pourtant reconnue en tant que membre de l’ONU.
En revanche Obama cède à la Chine et ignore la nation Tibétaine : « Les Etats-unis respectent la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine ».
Obama, par ailleurs, reste toujours enlisé en Afghanistan et en Irak, Israël brouillé avec la Palestine.

La deuxième raison : un monde sans armes nucléaires.

Obama lutte pour que la Corée du Nord et l’Iran ne possèdent pas l’arme nucléaire. Il s’agit simplement de maintenir une suprématie. Posséder la bombe confère un moyen de pression considérable sur ceux qui ne l’ont pas. C’est aussi, il est vrai, paradoxalement un gage de sécurité : on n’entre pas en guerre contre un pays maîtrisant l’arme atomique.
Alors si Obama appelle l’attention sur le risque de develloppement nucléaire de la Corée du Nord et de l’Iran, tant mieux. Mais ne soyons pas dupes des raisons qui l’y engagent : ce sont des raisons de puissance.
Eviter la dissémination nucléaire au profit des seuls possesseurs actuels, ne participe pas de la vision d’un monde sans armes nucléaires.

L’annonce du prix décerné à Obama a eu lieu deux mois avant la remise du prix. Une polémique est née. Pour tenter de l’éteindre, Thorbjoern Jagland (Président du comité Nobel), expliqué le choix du comité comme étant un « appel à l’action ». Un appel à dépasser les paroles et à agir concrètement pour la paix. Cette explication, ne fait que discréditer le comité d’attribution du Nobel. Jagland a oublié les critères auxquels le comité doit se referer pour choisir un lauréat : avant tout récompenser  des actions exceptionnelles pour la paix.

Belkine

lundi 11 janvier 2010

Les Etats-Unis aident-ils à proscrire un Etat laïc en Irak ?


En Mars prochain auront lieu les élections législatives Irakiennes. L’AFP annonce le 8 janvier que quatorze hommes ou partis politiques ont reçu l’interdiction de se présenter par le Comité indépendant pour la Justice et l'Intégrité. Au motif qu’ils entretiendraient des liens avec le parti Baas, le parti auquel Saddam Hussein appartenait.

Rappelons ce qu’est-ce que le parti Baas : 

Il a été fondé au lendemain de la deuxième guerre mondiale par Michel Aflaq et Salah al-Din al-Bitar. L’un est chrétien, l’autre musulman. Le Baasisme essaime rapidement la Jordanie, l’Irak, la Libye ou encore la Syrie. L’objectif de ce parti est de regrouper les Etats arabes du Proche-Orient en une seule nation arabe. Alfaq pense notamment que cette unification, en raison des fortes divisions confessionnelles qui composent le monde arabe, ne peut reposer que sur un état laïc. La laïcité est donc un pilier de la doctrine baasiste. Le Baas a joué un rôle historique considérable au Proche-Orient.

Au vu de la large diffusion de cette doctrine et des multiples rameaux qui la composent, identifier le parti Baas à la personne de Saddam Hussein est une erreur. C’est pourtant ce que fait Falah Chanchal, Président de la Commission parlementaire pour la Justice et l'Intégrité et par ailleurs membre du parti du chef radical chiite Moqtada Sadr, en énonçant : « Ces déclarations font la propagande du parti Baas de Saddam Hussein alors que la Constitution interdit de voter pour le Baas ». Les sunnites qui constituaient le plus grand nombre d’adhérents du Baas avaient voté contre cette constitution.

Comme on le voit l’heure n’est pas à l’apaisement des tensions confessionnelles ni à l’instauration d’une démocratie authentique.

Belkine.