mardi 17 mai 2011

A qui profite le crime?

Cui bono?

Belkine, comme peut être vous même, a été étonné de deux choses dans l’affaire Strauss Kahn :
- La célérité, l’efficacité et le parti pris de la police américaine puis de la juge américaine,
- De l’extrême discrétion dans un premier temps du gouvernement Sarkozy plus prompt en d’autres occasions à défendre, à tort ou à raisons, les citoyens français aux prises avec des juridictions étrangères comme dans l’affaire Cassez par exemple. Cela contraste avec la prise de positions de la chancelière Angela Merkel -chef du gouvernement allemand- qui a appelé au respect de la présomption d’innocence concernant le Président français du FMI : Dominique Strauss-Kahn. Le gouvernement s’était contenté de la déclaration lénifiante d’un sous-fifre appelant à faire confiance à la justice américaine.

Aujourd’hui, mardi 17 mai, François Fillon en service commandé et muni du précieux sauf-conduit que représente la décision de la juge du maintien en détention de DSK commente : « si les faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn étaient avérés, nous serions en présence d'un acte très grave qui n'appelle aucune excuse ». Tout le monde pourra constater à l’écoute de ces paroles que Fillon se substitue à la justice en décidant qu’un crime, encore à prouver et à préciser, ne mérite aucune excuse. D’aucuns à l’esprit un peu suspicieux pourraient aussi y voir un encouragement donné à la police et à la justice américaine -et ils pourrait alors se poser la question de savoir depuis combien de temps- de continuer leurs pratiques stupéfiantes dans la chasse à l’homme qu’elles ont engagée.

Lecteur perspicace, tu as tout compris, sinon n’hésite pas à intervenir sur mon blog.

Belkine

3 commentaires:

  1. Pour ma part, je pense que cette affaire a été médiatisée aussi vite qu'elle était inattendue, prévisible certes vu ce qu'on nous révèle sur le personnage, mais inattendue.

    Alors devant le fait accomplie, comment la France pouvait-elle réagir...? compassion, condamnation, présomption d'innocence, complot ? chaque Français "lambda" y est allé à sa guise, comme dirait l'autre.

    Pour la Présidence de la République, la surprise a du être la même que pour le Français lambda mais à l'inverse de ce dernier, il était nécessaire de savoir quelle position prendre. Je crois d'ailleurs qu'à cette heure, on ne l'a toujours pas entendue sur le sujet...
    Il faut dire que le candidat Sarkozy à la présidentielle 2012 était susceptible d'avoir de "bons dossiers" sur le candidat DSK et qu'il aurait sans doute été bien plus simple de déstabiliser, discréditer un DSK qu'un "Flamby" alias Hollande, qu'une Martine...

    Ceci me fait dire que la 2eme partie de ton commentaire, mon cher Belkine, n'est objectivement pas dans le vrai. Je ne crois pas que Fillon cherche à se substituer à la justice ou au travail des enquêteurs... Nous pouvons tous faire le constat qu'il a fait et que je reprends à mon compte, sans avoir pour autant l'âme d'un justicier : Si les faits qui lui sont reprochés sont avérés, ils constitueraient un acte très grave sans excuse.

    Je crois que la réalité est plus simple :
    Une agression présumée, un auteur présumé, une justice qui fait son travail.
    Une surprise pour tous, un questionnement pour chacun, au regard du contexte présidentiel français.
    Une prise de position difficilement objective.

    Je te propose mon cher Belkine de revenir lire et commenter cet article dans qqs mois...

    Bien amicalement,
    Sébastien

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  2. Je suis d'accord avec Sébastien.
    Belkine, espèce de provocateur :)

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  3. @ Jupiter : Je ne cherche pas à provoquer.
    @Sebastien : "Une justice qui fait bien son travail". Une justice qui convoque les journalistes avec Strauss Kahn menotté dans le dos et deux gorilles qui le tiennent par le bras, cela dans le but de casser l'image du présumé innocent. J'espère que ce n'est ta vision d'une justice idéale.
    Ma thèse est la suivante un véritable complot, prémédité, je n'y crois pas trop. Il y a trop de risques que l'opération tourne à la catastrophe.
    Une occasion à saisir par les cheveux d'une femme ému sans doute par une scène avec DSK qu'il reste toutefois à préciser. Et en connivence entre Obama et Sarkozy, une police et une justice qui mettent, au propre et au figuré, DSK au fond du trou. Le bénéfice pour Sarkozy : une réélection probable, le bénéfice pour Obama : le maintien à la tête de la France d'un allié zélé à la place d'un socialiste réticent voir hostile en particulier sur les TOE.

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