jeudi 24 juin 2010

L'arbre et la forêt.

Revenons rapidement sur l’affaire Jerôme Kerviel. A l’issue du témoignage, Daniel Bouton, l’ex-Président de la Société Générale, a affirmé que Kerviel était un « génie » et un « débile ». Il faut se méfier de l’utilisation de tels mots dans les prétoires, qui permettent d’éviter de donner des descriptions claires et des explications logiques aux comportements de ceux que l'on accuse.

La presse rapporte : « Au terme de trois semaines de procès, les procureurs Jean-Michel Aldebert et Philippe Bourion ont rejeté la thèse d'une complicité passive de la hiérarchie et demandé un jugement susceptible de rétablir la confiance du public dans les banques. »
À suivre ce raisonnement la confiance serait rétablie. Cette phrase nous explique au contraire, qu’un simple trader peut faire sur la longue durée des profits tout a fait anormaux et prendre une position gigantesque de 50 milliards d’euros sans que la hiérarchie n'en soit informée, ni même ne le soupçonne.

Comment le public pourrait-il continuer à faire confiance à une telle banque, dont la hiérarchie est aussi aveugle, et le système de sécurité aussi perméable ?
À supposer que les propos du procureur général soient exacts, ils ne rétabliraient en rien la confiance du public dans la banque.

Belkine

2 commentaires:

  1. Kerviel et sa hiérarchie pour moi ils sont à mettre dans le même panier. Ils ont tous profiter et grassement de leur client et du système... C'est malheureusement propre à l'être humain de profiter ainsi de situation complètement immorale mais pas tout à fait illégal... Risque: relativement limité, gain: complètement démesuré, alors la moral dans tout ça ils s'en foutent pas mal... après tout c'est pas leur faute si une telle conduite était possible, ce n'est pas eux qui font ou appliquent les lois... Voilà comment ces gens protègent leur conscience... C'est à gerber!!

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  2. L'affaire Kerviel révèle de mon point de vue une réalité du monde de l'entreprise: la responsabilité des décisions est bien souvent relayée au plus bas des échelons hiérarchiques.

    Comment expliquer que Kerviel n'ait pas suscité l'attention de ses supérieurs N+1 à N+7 étant donné les sommes en jeux et la nature de ses activités ? La complicité passive est une explication possible, la seconde, qui semble être celle retenue par ce jugement, est que le système de management de la Société Générale permettait de dissimuler les actes qu'on lui connait.

    Sur le terrain, le "petit employé" doit souvent prendre des décisions seul, sans en avertir sa hiérarchie, sans quoi son autonomie serait remise en cause. Il est contraint par un acte de décision forcé et solitaire à assumer les responsabilités qui découleront de cet acte.

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