dimanche 14 février 2010

Pouvoir et irresponsablité


Ceux qui possèdent le pouvoir devraient être a priori responsables des incidents et accidents qui arrivent en raison des évènements qu'ils mettent en place.

Le lugeur géorgien Kumaritashvili a perdu la vie après avoir percuté un poteau métallique en sortant d’un virage à 140 Km/h.

En réaction Didier Gailhaguet, Président de la Fédération française des sports de glace, a d’abord déclaré que cet accident n’est en aucun cas dû à un problème de conception de la piste. Il s’agirait en fait d’une erreur de pilotage. Kumaritashvili aurait pris une mauvaise trajectoire. Il ajoute que les lugeurs pratiquent un sport à risques et qu’ils connaissent le risque. Il conclut fataliste : « que pouvons-nous y faire ? ».

Cela reviendrait-il à dire que, les règles de sécurités des sports à risques, dans leurs conceptions, ne doivent pas prendre en compte les erreurs possibles des participants ?

Les organisateurs ont quant à eux pris deux mesures :
-Surélever le mur du virage où a eu lieu l’accident
-Avancer le point de départ des lugeurs afin de diminuer leur vitesse
Ces deux modifications semblent justement être l’aveu d’un problème de conception d’ensemble de la piste.

Il est regrettable de constater que même des accidents mortels n’empêchent pas les organisateurs des grandes fêtes mediatico-sportives de rejeter a priori toute implication dans leurs survenances et d’en attribuer l’entière responsabilité aux acteurs sportifs.

Il faut que la fête mediatico-sportive, comme la CAN en Angola, continue sans que la responsabilité des organisateurs puisse être engagée.

Belkine

2 commentaires:

  1. Il est quand même difficile de tout encadrer, tout prévoir et jusqu'où ? Si je suis le premier à m'émouvoir des images assez insoutenables d'ailleurs, de ce dramatique accident, il faut bien admettre que toute pratique, qu'il s'agisse de sport ou pas, comporte un risque. Je prends ma voiture, je m'endors au volant, je crée un accident, je meurs, est ce de la responsabilité du constructeur ? que pouvait il faire pour aller contre cela ? prévoir encore et encore plus d'air bag ? ou bien est ce la faute du legislateur qui ne prévoit pas un arsenal de dispositions me permettant de m'endormir au volant en toute sécurité !? et revenons au sport. ces joueurs de foot emportés par des crises cardiaques sur les terrains ? ces rameurs en solitaire qui disparaissent ? et d'autres... Je ne crois pas que les organisateurs puissent tout prévoir, tout anticiper. S'ils peuvent bien sûr, je dirai même, s'ils doivent mettre en oeuvre les plus grandes conditions de sécurité, la responsabilité du sportif dans sa façon de pratiquer et d'appliquer son sport est à prendre en compte. Et dans ce genre de compétition, on imagine volontiers le dépassement de soi, de ses limites pour "à tout prix" être le héros d'un jour. Il est vrai qu'on peut s'interroger sur ces aménagements a posteriori et moi même je trouve absurde de trouver cette rangée de barres métaliques à la sortie d'un virage emprunté à telle vitesse par les lugeurs mais pour en revenir à ce que j'écris ci-avant, pouvait on prévoir un accident à cet endroit ? Enfin, mon cher Belkine, ces "fêtes médiatico-sportives" sont le lot de nos civilisations, et elles ne sont pas à mettre en cause dans la survenance de ce drame... Alors, profite bien de ton prochain match de foot sur écran géant avec bière et autre pizza !!

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  2. La luge est un en effet un sport à risque. Les athlètes atteignent des vitesses démesurées, sans protections mise à part le casque. La sécurité de la piste doit être irréprochable. !!!

    La piste de luge en question ne mesure que 1500 m et n’est composée que de 16 virages. Il est facile de déterminer les zones à risque. Quelqu’un avec un minimum de logique devinera que celles-ci sont situées à la sortie des virages. Donc comment peut-on trouver, sur une piste Olympique de 16 virages seulement, en 2010, des poteaux en fer non protégés à la sortie d’un virage ?

    Si l’on prend l’exemple de la Formule 1. Suite aux accidents mortels d’Ayrton Senna et de Roland Ratzenberger à Sain marin en 1994. La FIA a été pointé du doigt pour la sécurité, et a finit par comprendre que de placer un mur à l’extérieur d’un virage, c’était dangereux. Les zones à risque des circuits ont été corrigées, les monoplaces améliorées. Depuis plus d’accidents alors que la moyenne était à l'époque d'un mort par saison....

    Ici, les organisateurs refusent d’admettre un défaut de sécurité et mettent la faute sur le dos du lugeur Géorgien. Je trouve ça dégoutant. Les pertes de contrôle en luge, c’est assez courant. Il me semble qu’hier 2 lugeuses ont finies à l’Hôpital. S’il y a eut décès pour le lugeur Géorgien, c’est que l’accident s’est produit dans une zone à risque non protégée.

    Derrière, on n’assume pas ses responsabilités et on pense, « c’est normal ce n’était qu’un petit lugeur Géorgien inexpérimenté…. »
    A mon avis les réactions auraient été différentes si c’était un Allemand, Autrichien ou voir le dernier champion Olympique qui se serait tué !

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